Ce n’est un secret pour personne que la pandémie engendre les plus importants bouleversements économiques et sociaux de notre génération. Cependant, ce qui pourrait surprendre, c’est le rôle que jouera l’alphabétisation de nos enfants pour relever ces énormes défis sociétaux. Un nouveau rapport publié par Deloitte montre qu’investir dans l’alphabétisation des enfants est une dimension essentielle pour venir en aide aux familles qui luttent aujourd’hui, et pour bâtir un Canada plus fort et équitable pour demain. An Economic Overview of Children’s Literacy in Canada (un aperçu économique lié à l’alphabétisation des enfants au Canada), un rapport préparé par Deloitte pour la Fondation pour l’alphabétisation des enfants canadiens, est le premier rapport de son genre depuis près d’une décennie. Il brosse un tableau convaincant des raisons pour lesquelles l’alphabétisation des enfants est la pierre angulaire de la santé, de l’éducation, de l’employabilité et du revenu futures de nos enfants, et en quoi elle est indispensable pour le futur du Canada. Un bon taux d’alphabétisation est plus important que jamais Dans l’économie de la conaissance, les demandes pour des travailleurs hautement qualifiés augmentent. Les personnes dont les capacités de lectures sont faibles, voire moyens, auront donc de la difficulté à trouver un emploi. Par ailleurs, une main d’œuvre fortement alphabétisée mettrait le Canada en bonne position pour affronter la concurrence mondiale et s’épanouir sur le plan économique. Pourtant, on estime qu’un million d’enfants canadiens de moins de 15 ans n’ont pas le niveau d’alphabétisation attendu pour leur niveau scolaire. Cela représente environ un enfant sur huit. Le pourcentage de jeunes faiblement alphabétisés parmi les moins de 15 ans a augmenté au cours de la dernière décennie. Changer cette trajectoire aiderait tous les Canadiennes et Canadiens. Le rapport de Deloitte souligne d’ailleurs qu’une augmentation de seulement un pour cent du niveau d’alphabétisation des adultes générerait des retombées économiques de 67 milliards de dollars chaque année sur le produit intérieur brut (PIB) canadien, améliorant ainsi la qualité de vie de tout le monde. Les investissements dans la petite enfance mènent aux meilleurs résultats Quelle est donc notre meilleure avenue possible pour augmenter les niveaux d’alphabétisation du Canada? La solution réside dans la petite enfance. En effet, l’analyse de Deloitte montre qu’investir dans l’éducation pendant la petite enfance est très efficace et engendre des retombées économiques plus grandes que lorsqu’on investit plus tard dans la vie de l’enfant. La qualité des apprentissages réalisés par un enfant dans les années précédant le début de sa première année fait toute la différence dans ses habiletés à lire, à écrire et à communiquer plus tard. Malheureusement, 27 pour cent des enfants commencent la première année sans certaines compétences de développement nécessaires pour apprendre à lire. Bien que ce pourcentage inclut des enfants de tous les groupes socioéconomiques, le rapport de Deloitte note qu’un nombre disproportionné d’entre eux proviennent de milieux défavorisés ou de familles à faible revenu. Certains de ces enfants ne rattrapent jamais leur retard. Les jeunes qui n’ont pas développé les compétences requises pendant la petite enfance sont considérablement plus à risque d’être en retard en lecture au moment où ils atteignent la 3e année. En fait, l’analyse de Deloitte montre qu’au début de la 3e année, près de 25 pour cent des enfants n’ont pas les compétences attendues en lecture pour leur niveau scolaire. N’ayant pas les solides compétences en lecture requises pour bien réussir à l’école, ces enfants risquent davantage de vivre des difficultés scolaires dans toutes les matières. Sans les apprentissages de bases pendant la petite enfance, les enfants sont à risque de difficultés tout au long de leur vie Le rapport montre que les enfants ayant des lacunes dans leurs apprentissages préscolaires sont plus à risque de faire face au chômage, d’avoir des problèmes de santé et de subir d’autres conséquences négatives en grandissant. Ces apprentissages en bas âge ont également des répercussions sur leur santé mentale durant l’enfance et au cours de leur vie d’adulte. Par exemple, on associe les aptitudes verbales des enfants à cinq ans avec une meilleure santé mentale, ainsi qu’une réduction du stress mental à l’âge adulte durant la mi-trentaine et la quarantaine. Les habiletés sociales, cognitives et autorégulatrices que les jeunes développent durant la période critique de la petite enfance affectent non seulement leur aptitude à commencer l’école et leurs résultats scolaires, mais également leur résilience. Les familles peuvent aider leurs enfants à développer ces habiletés en lisant, en chantant, et parlant avec eux dès la naissance. Ces interactions d’alphabétisation précoce leur apprennent à comprendre le monde qui les entoure, à entrer en relation avec les autres, et leur permet de se développer. Investir dans l’alphabétisation des jeunes enfants pour favoriser une reprise plus forte et plus équitable après la pandémie Deloitte a fait les calculs et nous savons maintenant que trop d’enfants ne développent pas les habiletés de littératie nécessaires pour atteindre leur plein potentiel. Nous savons également que l’alphabétisation est à la base tant de l’équité que de la concurrence économique. C’est pourquoi nous œuvrons pour offrir plus d’occasions d’alphabétisation à nos jeunes enfants pendant leur développement. Nous croyons que tous les enfants, et particulièrement ceux provenant de milieux défavorisés, auront un meilleur départ si on favorise l’accès de leur famille à des ressources pour soutenir la littératie durant la petite enfance. Le rapport de Deloitte met également en lumière l’incohérence des données du Canada relatives à l’alphabétisation et le manque de certaines, surtout pour les enfants de 0 à 5 ans, et sur le besoin d'y remédier afin de bien comprendre le problème pour nous y attaquer. Comme le mentionne le rapport, investir dans l’alphabétisation de tous les jeunes enfants créerait une reprise économique plus inclusive et équitable après la pandémie de COVID-19, et augmenterait les niveaux de vie à long terme. Dans les mois à venir, nous mettrons donc à profit les recommandations et les conclusions du rapport dans notre travail. Nous sommes impatients de discuter des principales leçons que nous devons en tirer et des lacunes qu’il révèle concernant l’alphabétisation au Canada. Ces conversations en cours orienteront la poursuite de notre travail d’élaboration, de promotion et de mise en œuvre de programmes permettant à tous les enfants du Canada d’être suffisamment alphabétisés pour se réaliser pleinement. Note sur la méthodologie: Le rapport de Deloitte s’appuie sur des données accessibles au public, sur les sources secondaires, sur des consultations avec les intervenants et sur un sondage d’opinion publique. Veuillez trouver le rapport complet (disponible en anglais seulement) en cliquant ici.
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